lundi 18 juin 2012

Selon Venance Konan les partisans de Gbagbo ont la mémoire courte

Venance Konan fait un bilan critique des années Gbagbo. Il fustige l’esprit belliciste de ses héritiers, obstacle majeur à la réconciliation.
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Quel Ivoirien ou familier de notre pays peut dire qu’il est surpris par les informations sur la tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire par des proches de l’ancien président Laurent Gbagbo?
Peut-on être étonné que ces personnes, qui, jusqu’à présent, restent convaincues que leur champion est le vrai président élu de la Côte d’Ivoire, puisque c’est ce que «Saint» Yao-N’Dré (ancien président du Conseil constitutionnel) a dit, et que le «prophète» Malachie (charlatan faisant constamment des prédictions favorables à Gbagbo) a confirmé, tentent, par tous les moyens, de récupérer ce qu’elles considèrent comme leur dû?
Le fantasme du retour de Gbagbo
Il n’y a pas longtemps, Madame Marthe Agoh, ancienne première vice-présidente de notre Assemblée nationale, tentait d’expliquer, par des acrobaties, que les siens et elles étaient les seuls à comprendre que le vrai vainqueur de l’élection présidentielle était bien Laurent Gbagbo.
C’est ce que nous répètent à longueur de journée les journaux qui sont proches de l’ancien président. Et c’est ce que croit dur comme fer un noyau de ses irréductibles partisans. Personne ne pouvait donc ignorer que ceux-là ne caressent qu’un seul rêve, renverser le pouvoir actuel ou, tout au moins, l’empêcher de réussir à remettre la Côte d’Ivoire en marche.
La seule chose qui leur importe est leur retour au palais présidentiel. Pas le sort des Ivoiriens. On l’a bien vu pendant les dix ans passés au pouvoir. Nous avions un régime composé essentiellement d’enseignants. Mais c’est sous ce régime que l’école a été entièrement détruite.
Plus destructeurs que «refondateurs»
C’est sous lui que les «Agoras», «Parlements» et «Sorbonnes», hauts lieux de débilisation du peuple, ont fleuri partout. C’est sous les Refondateurs (idéologues du changement sous l’administration Gbagbo, entre 2000 et 2010) que les planteurs de café et cacao ont été dépouillés de tous leurs revenus au profit d’aigrefins, que la corruption a totalement gangréné notre tissu social.
Pendant dix ans, nous avons assisté à la dégradation totale de notre pays, aussi bien sur le plan de la moralité que sur celui des infrastructures. Le modèle qui faisait rêver Mamadou Koulibaly, numéro deux de ce régime, n’était-il pas celui de Sékou Touré de la Guinée? Nous n’avons pas encore fini de pleurer tous nos morts de la crise qu’ils ont provoquée en refusant de se plier à la loi de la démocratie.
Ils ont oublié les obus sur les marchés, les femmes abattues dans la rue, leurs escadrons de la mort, les personnes brûlées vives, les étudiants assassinés sur les campus, les pillages. Ils ont tout oublié et ils voudraient que nous soyons tous amnésiques. Peu leur importe tout le mal qu’ils ont fait à la Côte d’Ivoire.
L’idée qu’ils veulent faire avaler aux Ivoiriens est que ce sont eux qui, en quittant le pouvoir de cette façon, sont les victimes d’une grave injustice. Une injustice qui ne saurait être réparée que par le renversement d’Alassane Ouattara, même si, pour atteindre cet objectif, ils doivent tuer encore plus d’Ivoiriens.
Les Ivoiriens veulent tourner la page
L’étonnant est qu’ils pensent que personne ne pourrait les soupçonner d’avoir ce genre de dessein et donc ne les surveillerait. Intoxiqués par leurs «prophètes» à la noix, ils croient au retour de leur idole incarcérée à La Haye au milieu d’une nuée d’anges.
Et ils ne réalisent pas que les Ivoiriens n’ont plus qu’un rêve: vivre en paix et se bâtir un futur moins lugubre que le passé récent servi par les Refondateurs durant dix ans. Ils ne réalisent pas que les autres pays de notre région sont fatigués de la crise dans notre pays dont ils ont aussi été les victimes collatérales, et qu’ils rêvent d’une Côte d’Ivoire jouant à nouveau son rôle de locomotive.
Nous l’avons déjà écrit, le FPI (Front populaire ivoirien, parti de Laurent Gbagbo) et ses affidés ne connaissent que la violence. C’est leur unique culture et la seule chose qu’ils nous ont donné de voir d’eux depuis leur apparition sur la scène politique ivoirienne.
Que les Ivoiriens en prennent bien conscience, qu’ils se remémorent ce que les Refondateurs ont fait de notre pays, de notre jeunesse et qu’ils leur fassent savoir qu’ils ne veulent plus entendre parler d’eux. Qu’ils leur fassent savoir qu’ils ont simplement envie de vivre, de rêver, d’espérer et de croire en la possibilité d’une vie meilleure.
Venance Konan (Fraternité Matin)

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