mardi 11 janvier 2011
Interview exclusive d’Alassane Ouattara sur Africa N°1
Interview d’Alassane Ouattara par Francis Laloupo et Eugénie Diecky pour Africa N°1
Francis Laloupo :
Faisons d’abord, si vous le permettez, le point sur la situation, telle qu’elle se présente au jour d’aujourd’hui... Après la tentative de médiation des émissaires de la Cédéao et aussi de l’Union africaine, quel bilan faites-vous de ces missions diplomatiques ?
Ces missions diplomatiques sont très utiles. Nous voulons une sortie de crise pacifique. Plusieurs chefs d’Etats sont venus à Abidjan à deux occasions. Lors de la dernière mission, le premier ministre Kényan nous a fait l’honneur de venir. Tout récemment le président Obasanjo, l’ancien président du Nigéria également. Tous sont venus dire à Laurent Gbagbo qu’il avait perdu les élections et qu’il devait quitter le pouvoir et constater que j’étais le président légitime, le président élu et qu’il fallait que les choses se passent comme prévu par les ivoiriens, la communauté Ouest-Africaine et la communauté internationale.
Le Conseil de sécurité vous a réitéré son soutien hier. Est-ce que cette confirmation est destinée à renforcer chaque jour davantage votre légitimité sur la scène internationale et vis-à-vis des Ivoiriens ?
Ma légitimité est certaine puisque ce sont les ivoiriens qui ont voté à plus de 54% pour m’élire à la tête de la Côte d’Ivoire. C’était des élections démocratiques, des élections transparentes, très bien organisées et surtout suivies de bout en bout et certifiées par les Nations Unies. Donc je me réjouis de cette confirmation du conseil de sécurité.
Une nouvelle réunion de concertation des chefs d’Etat est prévue aujourd’hui à Ndjamena. Sur quels points porteront ces concertations ?
Malheureusement je n’en suis pas informé. Je sais qu’il y aura une réunion en marge des cette rencontre. Je pense que le sujet portera sur le départ de Laurent Gbagbo de manière pacifique.
Pensez-vous que la Cédéao pourrait renoncer à l’option militaire, tel qu’elle l’avait décidé, pour déloger Laurent Gbagbo ?
Nous préférons tous une solution pacifique mais tout dépend de Laurent Gbagbo. Il faudrait qu’il entende raison. Il ne peut pas avoir raison contre la terre entière et surtout tous les Africains, tous les chefs d’Etat Africains, tous les chefs d’Etat de la Cédéao. Nous avons perdu assez de temps cela fait six semaine que cette affaire dure. Il est temps qu’il accepte de partir comme il s’était engagé à le faire avant l’élection.
Votre sécurité est assurée actuellement par les Forces de l’ONUCI et aussi les éléments des Forces Nouvelles. Comment peut-on interpréter politiquement la présence des Forces Nouvelles à vos côtés ?
Non cela n’est pas vrai. En tant qu’ancien premier ministre et président d’institution et en vertu des accords de Ouagadougou j’ai une sécurité des forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. Il y a aussi un contingent de l’ONUCI. Il y a des mensonges dans le camp Gbagbo…
…Il n’y a pas d’éléments des Forces Nouvelles à l’Hôtel du Golf ?
… Pas à ma disposition.
Certains observateurs de la Cédéao ont jugé la situation difficile, et le Ghana ne veut pas se prononcer sur la crise... Savez-vous les arguments exposés par Laurent Gbagbo à la mission de la Cédéao et qui amène l’organisation à poursuivre dans la voie du règlement diplomatique de la situation ?
Non, cela n’est pas vrai, le Ghana a participé aux deux missions de la Cédéao. Il fait parti des signataires des communiqués de la Cédéao confirmant que j’ai gagné les élections et que Laurent Gbagbo doit partir. Et que s’il refusait de partir, tous les moyens seraient mis en œuvre, y compris la force légitime. Mais la force légitime n’est pas le seul moyen à mettre en œuvre, peut-être les Ghanéens préfèrent-ils un autre moyen. Ils auront l’occasion d’en parler car la conférence des chefs d’Etats de la Cédéao va se réunir à nouveau.
Laurent Gbagbo et ses avocats proposent le recomptage des voix... Vous rejetez définitivement cette proposition ?
Mais un recomptage pour faire quoi ? C’est la question que je me pose. Cette élection à été organisée et surveillée par la Cédéao, par les Nations Unies, par le Premier Ministre de l’Accord de Ouagadougou. Ces bulletins ont été comptés, Mr Gbagbo les a reçus comme moi. Nous avons les 21 000 procès verbaux et nous avons tous les mêmes résultats. Que ce soit Laurent Gbagbo et moi-même, que ce soit la Commission Indépendante, le Conseil Constitutionnel, le facilitateur de l’accord de Ouagadougou et les Nations-Unies. Nous avons tous les mêmes chiffres. Le recomptage, c’est tout simplement un moyen de gagner du temps. La question de fond porte sur le choix du Conseil Constitutionnel d’annuler les votes de sept départements du centre et du nord, ce qui représente 13% des suffrages exprimés.
Certains suggèrent aussi de réorganiser le scrutin dans certains bureaux de vote où de graves irrégularités auraient été relevées...
Mais il n’y a pas eu d’irrégularités. Dans ces régions du centre et du nord, il y a une cohérence entre les résultats du premier tour et du deuxième tour. Premièrement, les taux de participation sont à peu près les même. J’ai eu plus de 90% parce que ce sont mes fiefs. Si j’avais du tricher, je ne l’aurais pas fait dans mon fief, tout de même. Deuxièmement, les préfets des ces régions ont fait des rapports disant qu’il n’y a pas eu de fraudes. Troisièmement, le centre de commandement intégré, c’est-à-dire les soldats des forces de défense et de sécurité et des Forces Nouvelles ont attestés qu’il n’y avait pas eu de fraudes. Quatrièmement, les observateurs internationaux ont fait leurs rapports pour dire qu’il n’y avait pas eu de fraudes. Cinquièmement, certains religieux comme l’archevêque de Bouaké au centre ou l’archevêque de Korhogo au Nord ont dit qu’il n’y avait pas eu de problèmes.
Là où il y a eu des problèmes, c’est dans le sud-ouest, donc la région d’origine de Laurent Gbagbo où il y a eu des empêchements de vote, où il y a eu des blessés, des troubles et ou beaucoup de nos partisans n’ont pas pu voter.
Laurent Gbagbo sait très bien qu’il ne peut pas gagner une élection contre une alliance de Henry Konan Bédié et d’Alassane Ouattara. C’est une réalité politique et sociologique ivoirienne. Henry Konan Bédié et son parti ont gagné les élections législatives en 2000. Moi, j’ai gagné les élections municipales. Laurent Gbagbo à été installé à la présidence par un coup de force en 2000 ; Autrement, il n’a gagné aucune élection, son parti n’a gagné aucune élections. Ni législatives, ni municipales, ni régionales. Alors comment voulez-vous qu’il soit élu président ?
Si Laurent Gbagbo levait sans condition le blocus de l’hôtel du Golfe où vous trouvez, quelles dispositions prendrez-vous à votre tour ?
Laurent Gbagbo ne tient jamais ses engagements. Il a promis de lever ce blocus complètement insensé, mais il ne le fera pas. De toute façon, qu’il le fasse ou pas, nous le ferons partir et ce avant la fin du moi de Janvier.
Prenez-vous, actuellement, des initiatives précises, en qualité de président de Côte d’Ivoire ?
Tout à fait. D’abord je nomme des ambassadeurs. Certains ont déjà été accrédités, d’autres le seront bientôt. J’envoie des ministres au Conseil des Ministres de l’Union économique et monétaire, etc. Nous sommes en contact avec plusieurs préfets à l’intérieur du pays. Je continue d’exercer une partie des prérogatives qui sont les miennes en tant que Chef de l’Etat. Laurent Gbagbo est un usurpateur, il faut qu’il arrête sinon il va se retrouver non seulement devant la haute cour de justice mais aussi devant la Cour Pénal Internationale. Il y a déjà eu plus de 250 morts depuis le début de cette crise, tués par des mercenaires libériens et des miliciens. Ce n’est pas possible pour quelqu’un qui se disait démocrate il y a dix, vingt ans de faire des choses pareil. C’est totalement inacceptable.
Peut-on dire que vous êtes un président en exercice limité.
Oui, il est vrai que je n’ai pas tous mes pouvoirs. Ce n’est pas discourtois de le dire. Mais c’est pour cela que je souhaite que cette affaire s’arrête. J’ai été élu parce que les ivoiriens voulaient le changement. Les ivoiriens ont été séduit par le programme que j’ai proposé. Un programme économique social et politique qui va changer la Côte d’Ivoire et même changer la sous-région et être un modèle pour le continent Africain. Je veux mettre en œuvre ce programme le plus tôt possible.
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ne reconnaît plus la signature de Laurent Gbagbo en tant que chef d’Etat... Quelles en sont les conséquences concrètes ? Est-ce votre signature qui est reconnue ?
Oui. Les personnes désignées par Laurent Gbagbo ne peuvent plus avoir accès au compte de la Banque Centrale. Ils ne peuvent pas débiter le compte de la banque centrale ou les comptes de banques commerciales sous leurs signatures. Malheureusement, il y a eu une période de flottement et des prélèvements ont été effectués à la banque centrale ainsi que dans les banques commerciales. C’est du brigandage. Quelque fois ils ont même emmené des gens avec des Kalaches pour prendre des fonds dans les banques. Ce sont des méthodes d’un autre âge. Mais en temps opportuns toutes ces personnes feront l’objet de poursuites.
Votre ambassadeur à l’Onu a annoncé votre décision de former, le moment venu un gouvernement d’union nationale avec certains partisans de Laurent Gbagbo. C’est une manière de donner des gages d’immunité, dès maintenant, à ceux que vous accusez de commettre des crimes et des atteintes graves aux droits humains ?
Il ne faut pas oublier que cela fait un an et demi que je fais campagne pour cette élection. Et depuis le début, compte tenu des problèmes que la côte d’ivoire a connu ces dix dernières années, j’ai annoncé clairement que ma priorité serait la réconciliation et le rassemblement de mes compatriotes et que pour cela en arrivant aux affaires je formerai un gouvernement d’union national qui comprendra mes alliés, les membres du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix) mais également des membres du Front Populaire Ivoirien et des membres de la société civile. Je suis toujours dans cette disposition d’esprit. Je considère que rien ne sert d’exclure une partie de la population ou une partie des partis politiques significatifs. Je trouverai, j’en suis sur, des gens de qualité au FPI ou dans la société civile et je formerai ce gouvernement d’union national, ce large rassemblement dont la Côte d’Ivoire a besoin.
Eugénie Diecky :
Si vous êtes pleinement établi dans vos fonctions au sommet de l’Etat, quelles seront les actions prioritaires ?
La première action, comme je le disais, c’est la réconciliation. Ceci me parait essentiel. En deuxième lieu, il faudra faire très rapidement un état des lieux pour permettre la mise en œuvre de mon programme de gouvernement, et comme vous le savez mon programme est très précis, très détaillé. Je cherche à améliorer le niveau de vie des Ivoiriens, et çà je le ferai très rapidement. C’est mon métier d’économiste et de banquier. Je compte injecter des milliards vraiment dans l’économie ivoirienne pour faire redémarrer l’économie le plus tôt possible. J’ai aussi comme priorité le social parce que la santé, l’école sont des domaines vraiment prioritaires et il faut également travailler à une réforme politique, la Constitution. Et bien entendu, dans tout çà vous savez, le problème de l’emploi des jeunes est une priorité pour moi parce que nous avons tous un jeune qui a été manipulé pendant des années par ce régime de Laurent Gbagbo. Et qui donc sont sans emploi, qu’on appelle à chaque fois à manifester, aller se faire bastonner et autre. Ce n’est pas mon idée de l’utilisation de la jeunesse. J’ai un programme précis de création d’emplois, 1 million d’emplois sur les 5 années, essentiellement pour la jeunesse, parce que c’est vraiment le problème de fond. L’école, et la jeunesse, l’emploi des jeunes.
Pensez-vous qu’une fois dans vos fonctions que la page des violences sera réellement et définitivement tournée ?
Oui, bah vous savez les Ivoiriens ont voté comme je vous le disais pour le changement et pour la paix. Si Laurent Gbagbo n’avait pas eu ce comportement là, la Côte d’Ivoire aurait été en paix, il y aurait eu des réjouissances populaires à l’issu de ces élections. Tout le monde disait, ces élections sont une élection de sortie de crise. Le pays était relativement tranquille pendant trois ans, même pas des manifestations en général. Et les Ivoiriens ont participé à cette élection à plus de 80%. 84 % au premier tour. 81% au deuxième tour. C’est tout de même significatif. Donc c’est un besoin de paix et de changements qui a motivé les Ivoiriens.
Mais il y a une grande déchirure entre les Ivoiriens
Oui, c’est une déchirure organisée et favorisée par le camp Gbagbo. Il faudrait, à mon arrivée, je vous l’ai dit ma priorité c’est la réconciliation. Vous savez, si le chef de l’Etat s’adresse aux Ivoiriens de manière fréquente en disant ce qu’il faut faire pour se réconcilier, la réconciliation viendra. Nous sommes Africains, nous savons comment çà se passe, tout vient d’en haut. L’exemple vient quand même d’en haut. Si vous avez un chef d’Etat qui est belliqueux, qui fait de la division, qui fait de la manipulation, qui dit des mensonges, malheureusement çà empoisonne le tissu social. Moi, je serai un Président honnête, un Président qui travaillera pour le rassemblement des Ivoiriens, pour la réconciliation des Ivoiriens et qui va se mettre au travail pour faire avancer la Côte d’Ivoire et non pas pour maintenir un statu quo de pouvoir qui ne donne rien du tout au jeu.
Quel message voudriez-vous adresser, sur cette antenne aux Ivoiriens et à l’ensemble des Africains ?
Je voudrais dire à tous mes concitoyens En Côte d’Ivoire et à tous les Africains, à tous mes frères que les élections démocratiques c’est important, et c’est ce que la Côte d’Ivoire vient de faire, des élections démocratiques et transparentes. Et que rien ne doit être au dessus du suffrage du peuple. On ne peut pas accepter qu’une institution quelque soit, vienne frustrer la volonté populaire. Autrement çà ne serait pas la peine d’organiser des élections démocratiques donc le peuple de Côte d’Ivoire a choisi clairement, il m’a élu comme président de la République. Je veux dire à mes concitoyens et à tous les Africains que je veux et je vais exercer ces fonctions dans la plus grande noblesse en faisant en sorte que la Côte d’Ivoire soit comme notre hymne national le dit une terre d’hospitalité et que je mettrai en œuvre un programme qui fera la fierté des Ivoiriens mais également la fierté de tous les Africains. Moi, j’ai travaillé dans de grandes institutions partout dans le monde et je sais à quel point quelques fois l’Afrique est méprisée. Mon objectif c’est de développer la Côte d’Ivoire, au point où dans quelques années les jeunes africains seront fiers de leur patrie et que la Côte d’Ivoire sera un creuset de qualité et que ces immigrations sauvages que vous voyons vers les pays avec toutes les scènes horribles de noyades et autres vont s’arrêter parce que je ferai de la Côte d’Ivoire un pays où il fera bon vivre. Voilà le message que je laisse à mes frères africains en général et bien entendu à mes frères et sœurs ivoiriens
Cela fait 6 semaines que cette situation dure, que vous être retranché à l’Hôtel du Golf. Dans quelles conditions vivez-vous à l’Hôtel du Golf ?
Vous savez, ce n’est pas la situation dans laquelle j’aimerais me retrouver puisque j’ai été élu et je devrais être normalement dans le bureau de la présidence pour me mettre pleinement au travail, j’aurai aimé avoir mon gouvernement au complet.. Mais tout çà n’est pas possible. Mais ceci étant, vous savez, cela est secondaire par rapport à ce que vivent les populations dans les quartiers. Pas plus tard que ce matin, à ABOBO un des quartiers d’Abidjan, la population a été agressée par des libériens mercenaires et des miliciens de Laurent Gbagbo et depuis que cette crise a commencé c’est plus de 250 morts que nous avons enregistré, c’est surtout cela qui me peine. Nous avons une grande souffrance de populations à cause de cette crise et je considère qu’il est temps que çà s’arrête. Le fait qu’Alassane Ouattara soit à l’Hôtel du Golf, ce n’est pas efficace pour le fonctionnement de la République. Mais ce qui me préoccupe c’est le sort de la grande majorité des Ivoiriens qui souffrent de cette insécurité. La situation économique se dégrade. La misère se répand. Le prix des matières premières continue de grimper et ainsi de suite. Donc j’aimerais que cela prenne fin pour permettre d’aller de l’avant et de faire ce pourquoi les Ivoiriens m’ont élu.
La dernière mission des chefs de l’Etat consistant à demander à Laurent Gbagbo d’accepter le verdict des urnes, qu’il a perdu, a été assez molle. Est-ce c’est votre sentiment ? On ne sait pas exactement ce qu’ils sont venus demander à Laurent Gbagbo.
Ah si si, moi je les ai reçu à chaque fois, ils sont allés dire à Monsieur Laurent Gbagbo : « Cher frère, vous avez perdu les élections. Nous en sommes convaincus. Bien sûr, les Ivoiriens ont voté massivement pour Alassane Ouatarra. La communauté économique des état de l’Afrique de l’Ouest avec un facilitateur ont donc les même résultats. Les Nations Unis également. Et nous vous demandons d’arrêter, de quitter le pouvoir. Maintenant, nous venons vous dire quelles sont les conditions que nous pourrions demander au Président élu de vous faire pour faciliter votre départ. » Voilà le message qui a été fait.
Cela n’a pas semblé émouvoir outre mesure Laurent Gbagbo
Non, à chaque fois il dit « je vais réfléchir et puis bon revenez ». C’est comme çà qu’il opère Monsieur Laurent Gbagbo.
Si Laurent Gbagbo garde le fauteuil présidentiel et que la CEDEAO n’intervient toujours pas, on sait que l’Occident est avec vous. Est-ce que vous pensez que l’Occident va continuer à être avec vous, à vous soutenir, dans la mesure où pour de nombreux Ivoiriens, en tout cas ceux qui n’ont pas voté pour vous, vous êtes l’homme qui est l’instrument de l’Occident ?
Non, vous savez ce n’est pas l’Occident qui a voté pour moi, ce sont les Ivoiriens qui ont voté pour moi.
Mais c’est l’Occident qui vous soutient, semble-t-il. Vous êtes l’homme de la Communauté Internationale.
C’est parce que les Ivoiriens ont voté pour moi à 54% que la CEDEAO et l’Occident me soutiennent. Si j’avais perdu les élections, personne ne m’aurait soutenu donc il faut que les choses soient claires. Alors à partir de là, ce qui m’importe c’est le soutien des Ivoiriens et je peux vous dire avec la situation créée par Laurent Gbagbo si nous avions des élections aujourd’hui, je serai élu pas à 54% mais peut-être à 75%. Ceci étant, je voudrais préciser qu’avec mon élection, moi je ne suis plus le Président de du RHDP et du RDR, je suis le président de tous les Ivoiriens, y comprit ceux qui ont voté pour monsieur Laurent Gbagbo, parce que ma volonté c’est de rassembler et de réconcilier les Ivoiriens et je peux comprendre que certains aient voté pour d’autres personnes, c’est çà la démocratie. Mais, il appartient au président élu de rassembler et d’ailleurs mon discours de campagne a toujours été pour le rassemblement des Ivoiriens et maintenant que je suis élu, je vais mettre en œuvre mon programme de réconciliation et de rassemblement. Je considère que c’est condamnable de diviser les Ivoiriens pour pouvoir rester aux affaires, pour usurper le pouvoir. Donc, je répète que ce n’est pas la Communauté Internationale qui m’intéresse, je suis heureux du soutien que j’ai des uns et des autres mais c’est le vote, le suffrage des Ivoiriens qui a fait que tout le monde considère que cette élection a été démocratique, elle a été transparente et que Laurent Gbagbo doit céder la place à Alassane Ouattara. Nous devons faire une transition pacifique, parce que vous savez également si je montre cette patience dans ce déroulement des évènements, c’est parce que je suis préoccupé par les conditions de mes compatriotes. Moi, je souhaite une transition pacifique. Il y a déjà eu 250 morts, vous pensez que cela me fait plaisir qu’on continue dans une situation de violence où il y aurait encore plus de morts. Le président Ivoirien, que je suis, quelque soit la personne qui est tuée, c’est une personne de trop. Donc voilà pourquoi je tiens ce qu’il ait une sortie pacifique.
Guillaume Soro est votre premier ministre mais il a déjà travaillé avec Laurent Gbagbo et il a acquis une forme de virginité. Maintenant c’est le président des Forces Nouvelles. On sait très bien qu’il a sévi au Nord du pays. Est-ce que çà ne vous gêne pas de travailler avec Guillaume Soro comme premier ministre ?
Non, moi je considère que je travaillerai avec tous les Ivoiriens comme je l’ai déjà dis. Alors on ne peut pas dire une chose et faire le contraire. Si j’ai dit depuis le début que je travaillerai avec toutes les forces politiques. Guillaume Soro fait parti des forces politiques, et bien entendu c’est un monsieur qui a acquis une expérience. Nous sommes dans une période de crise et j’ai considéré que c’était le profil qu’il me fallait pour cette sortie de crise. Mais ceci étant, j’ai également dis dans l’accord que j’ai passé au sein du RHDP que mon Premier Ministre sera issu du PIDCI la crise passée, les institutions mises en place, je serai tout à fait conforme à cet engagement Moi, je ne veux exclure personne de la gestion de la Côte d’Ivoire. Je vais utiliser les meilleurs profils en fonction des moments et des opportunités.
Est-ce que c’est vous qui avez donné l’accord à Marcel Youpé, porte parole du RHDP en France, d’investir les locaux de l’ambassade de la Côte d’Ivoire en France le 27 décembre ?
Je n’étais même pas au courant. J’ai vu çà après. Je pense que les uns et les autres prennent des initiatives parce que les Ivoiriens ont soif de démocratie. L’ambassadeur qui représentait le gouvernement de Laurent Gbagbo a été relevé de ses fonctions. Je considère qu’un nouvel ambassadeur doit prendre fonction et je demande tout simplement à tous les Ivoiriens y compris de faire preuve de patience et que je préfère que les choses se passent dans l’ordre. Il y va de l’image de la Côte d’Ivoire, donc je profite de cette antenne de lancer un appel de rester calme. Un nouvel ambassadeur sera accrédité dans les prochains jours, il prendra ses fonctions, et mettre de l’ordre dans l’ambassade. Donc il n’est pas nécessaire de toutes ces manifestations et de toutes ces confrontations que nous voyons à la télévision. En général, la réalité c’est que le RHDP réagit aux agissements du FPI, parce que le FPI est un parti qui connaît que la confrontation et la violence, c’est çà le problème de fond. Moi, j’en appelle au RHDP et au FPI, je suis le Président de tous les Ivoiriens, de penser à l’image de la Côte d’Ivoire et d’arrêter ces agissements pour que nous puissions reconstruire notre pays assez rapidement après le départ de Monsieur Laurent Gbagbo.
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