samedi 18 février 2012

Alassane Ouattara à la présidence de la CEDEAO – Le dossier de l’Intelligent d’Abidjan


Après son élection à la présidence de la CEDEAO : ‘’C’est un grand honneur que vous faites à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens’’
Le chef de l’Etat ivoirien, SEM, Alassane Ouattara, après son élection à la présidence de la CEDEAO, s’est adressé à ses collègues chefs d’Etat. Il a pris l’engagement de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur, à savoir l’intégration économique et politique régionale. Ci-dessous l’intégralité de la son discours. (Nous vous épargnons de salutation)
«C’est un grand honneur que vous faites à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens, en me portant à la présidence de la CEDEAO, notre organisation commune, qui, grâce à nos devanciers et à vos efforts inlassables, a acquis son prestige et ses lettres de noblesse.
Je voudrais donc, au nom du peuple ivoirien et en mon nom propre, vous exprimer mes sincères remerciements et toute ma gratitude, pour cette marque de confiance et de considération.
A travers cette élection, vous venez de manifester une fois de plus le soutien et les encouragements des pays membres de notre organisation à la Côte d’Ivoire, dans ses efforts de réconciliation et de reconstruction. Au moment où j’accède à la Présidence de la CEDEAO, je prends l’engagement devant vous, de poursuivre l’œuvre d’intégration économique et politique de notre espace régional, en continuant à le doter des outils indispensables à l’aboutissement de nos ambitions.
Pour y parvenir, je sais pouvoir compter sur vos conseils avisés et sur votre disponibilité bien connue.
Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour mériter votre confiance et pour approfondir les sillons qui ont déjà été tracés.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais à présent féliciter tous les Chefs d’Etat qui m’ont précédé à la tête de la CEDEAO et qui, par leurs actions, ont permis d’obtenir d’importantes avancées dans la construction de notre communauté économique, politique et sociale. A cet égard, je voudrais saluer tout particulièrement la mémoire du Président Umaru Yar’Adua.
Je salue également Son Excellence Monsieur Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigéria.
Monsieur le Président, cher frère, cher ami, permettez moi de vous adresser mes vives félicitations pour le travail important et de qualité que vous avez accompli à la tête de la CEDEAO, dans un contexte régional et mondial particulièrement difficile.
En effet, notre région est depuis quelques années confrontée à de nombreuses difficultés, en raison du climat d’instabilité politique et de guerre qu’ont connus plusieurs de nos Etats et de l’impact négatif de la crise économique mondiale. Mais, grâce à votre leadership et à vos efforts inlassables, vous avez su contribuer efficacement au retour de la paix dans bon nombre de ces pays, dont la Côte d’Ivoire.
Ouattara reconnaissant à la CEDEAO
Je voudrais profiter de cette occasion pour renouveler la reconnaissance de la Côte d’Ivoire pour le rôle crucial joué par la CEDEAO pour faire triompher la démocratie et pour l’engagement personnel de chacun des chefs d’Etats dans le dénouement de la crise ivoirienne. Je voudrais associer à ces remerciements, tous les autres acteurs de notre organisation commune, notamment les membres du conseil des ministres, les chefs des institutions, les commissaires et l’ensemble des fonctionnaires et agents, qui de façon périodique ou quotidienne, œuvrent à la réalisation de nos objectifs.
Des millions d’africains fondent leurs espoirs sur une contribution positive et décisive de notre part, pour faire de notre région un ensemble uni, en paix, et porteur de valeurs démocratiques. Ce sont ces valeurs qui font la prospérité des grandes nations.
De nombreux efforts ont certes été accomplis, mais il reste encore plusieurs défis à relever, pour parfaire notre union et la mettre au service de nos populations.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
J’entame le mandat que vous venez de me confier dans un monde en pleine mutation géopolitique et en pleine turbulence économique et financière. La crise économique mondiale continue de produire des effets néfastes sur nos économies fragiles.
Il convient donc, que les dirigeants que nous sommes prennent des décisions courageuses qui permettront à notre communauté de devenir un pôle de stabilité et d’émergence économique. Avec une population de 300 millions de personnes essentiellement jeunes, notre région dispose d’une force de création et de travail indiscutable. Notre économie dispose d’un potentiel de développement et de croissance considérable, y compris dans ses secteurs traditionnels, l’agriculture, les mines et le pétrole. Elle dispose surtout d’un potentiel énergétique capable de soutenir le défi de l’industrialisation et des modes de consommations modernes. En dépit de son potentiel faiblement valorisé, la région génère malgré tout un PIB qui s’élève à 565 milliards de dollars US, ce qui en fait la 25ème puissance économique du monde, avec des perspectives de croissance bien meilleures qu’ailleurs.
Les priorités de Alassane Ouattara
Je voudrais, à ce stade de mon propos, partager avec vous quelques axes de réflexion pour relever les grands défis auxquels notre région est confrontée. Au plan politique, notre ambition sera de renforcer les institutions, la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance afin de garantir la paix durable et le développement dans notre zone. A cet égard, la mise en place d’une structure régionale de contrôle et de certification des processus électoraux pourra aider à la promotion de la démocratie dans notre région.
Sécurité
Au plan sécuritaire, notre sous-région fait face à de nouvelles menaces, qui entraînent la résurgence de conflits anciens, fragilise des pans entiers de nos sociétés et menacent nos capacités de défense. C’est le lieu d’appeler à la définition d’une politique de défense commune, à la mutualisation de nos moyens, afin de juguler la poussée du terrorisme, de reprendre le contrôle de nos côtes livrées à la piraterie maritime et de contenir les flux d’armes qui aggravent la criminalité et le grand banditisme. Mais le défi sécuritaire, comme partout, appelle également au renforcement des partenariats stratégiques en matière militaire, afin de moderniser L’ECOMOG, notre instrument de défense. Il est donc essentiel, que la concertation entre les différents Etats membres de la CEDEAO se renforce davantage, en vue de parvenir à des positions communes sur les grandes questions d’actualités. Ces positions communes devront être appliquées rigoureusement par chacun des membres de notre communauté.
Enfin, l’indispensable solidarité entre nos Etats est primordiale pour parler d’une même voix, mais aussi pour atteindre plus rapidement nos objectifs au plan régional, continental et mondial. La position commune arrêtée par la conférence des Chefs d’Etat doit être sacrée.
Intégration économique et sociale
Au plan économique, notre ambition est d’accélérer l’intégration économique grâce à la réalisation ou à la réhabilitation des grandes infrastructures et la mise en œuvre de l’ensemble de nos instruments et règles communautaires. Ce travail doit nous préparer à une plus grande ouverture vers les grands ensembles de tous les continents, y compris les Communautés Economiques Régionales (CER) et les partenaires au développement.
Des efforts devront donc être déployés pour achever la construction du marché commun régional, notamment à travers l’harmonisation des politiques économiques et financières, la réalisation de l’union douanière, et la mise en place d’une monnaie commune.
Le secteur privé international et régional devra également jouer un rôle de plus en plus important dans la réalisation de ces objectifs.
La vision 2020 de la CEDEAO, adoptée en 2007 par la Conférence, pour passer de la CEDEAO des Etats à la CEDEAO des peuples, doit devenir une réalité palpable. Les administrations publiques, les organisations professionnelles et la société civile doivent prendre une part active à la réflexion et à la mise en œuvre des programmes de coopération régionale.
Au plan social, notre union ne sera accomplie que si elle améliore au quotidien les conditions de vie de nos populations, de manière perceptible et si elle crée une identité collective au dessus de nos appartenances nationales. Pour ce faire, nous devons garantir aux populations la libre circulation, le droit d’établissement et de résidence.
De grands chantiers pour l’Afrique de l’Ouest
La mise en œuvre de tous ces chantiers nécessite des réformes importantes pour aider au renforcement de la performance de nos institutions et amener ainsi nos Etats membres à mettre en œuvre les dispositions communautaires et en tirer le meilleur profit.
Les responsables des institutions devront développer la culture de l’excellence.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, pour terminer, vous dire que j’ai foi en la CEDEAO, en son avenir, et à sa place en Afrique et dans le monde.
J’ai foi en sa capacité à faire entendre sa voix, sur les grandes questions de la planète, à concevoir et à construire une Afrique moderne. C’est conscient de ces atouts que je suis certain du rôle diplomatique et politique que saura jouer notre organisation commune, pour faire entrer l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies, en qualité de membre permanent. Je suis convaincu qu’ensemble, unis et solidaires, nous pourrons relever tous ces défis et réaliser nos ambitions communes ».
Je vous remercie.
Echos du Sommet
Le n°1 ivoirien à Cotonou aujourd’hui
Le président Alassane Ouattara a quitté Abuja hier pour Cotonou au Benin pour prendre où il doit prendre part ce samedi au mini-sommet de l’Union Africaine, qui se tiendra en présence de vingt (20) chefs d’Etat.
Ouattara prend le dossier sénégalais en main
A peine élu hier à la tête de la CEDEAO, Alassane Ouattara, en accord avec ses pairs, a décidé de l’envoi mission conjointe de haut niveau de l’UA et CEDEAO, conduite par SEM Olusegun Obasanjo, ancien président de la République fédérale du Nigeria pour discuter avec tous les acteurs politiques en vue de promouvoir le dialogue et garantir des élections libres, transparentes et paisibles.
La CEDEAO, une population de 300 millions d’habitants
Avec une population estimée à 300 millions d’habitants, la Cedeao dispose donc d’une force de création et de travail indiscutable pour réaliser tous ses projets.
Ouattara a parlé hier devant 2000 participants
Le nouveau président de la CEDEAO a lu son discours hier vendredi devant 2000 participants. C’était à l’hôtel Hilton d’Abuja.
Abuja / 37 ans après sa création Alassane Ouattara, 1er ivoirien à la tête de la CEDEAO

La 40ème session ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est achevée le vendredi 17 février 2012 à Abuja, au Nigeria. Fait majeur de cette réunion, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a été élu par ses pairs à la tête de l’organisation sous-régionale.
«Nous avons élu à l’unanimité le président de Côte d’Ivoire comme président de l’organisation », a déclaré le président du Nigeria Goodluck Jonathan au terme du sommet. Aux yeux des observateurs et dans le milieu diplomatique, l’élection du président Alassane Ouattara à la tête de la CEDEAO pour un an renouvelable, marque le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Ce choix, selon eux, est un moyen d’encourager le processus de réconciliation en cours. Mais, au-delà de tout, Alassane Ouattara est le premier chef d’Etat ivoirien à être élu président de la CEDEAO, 37 ans après la création de l’organisation sous-régionale, le 28 mai 1975. Grand artisan et inspirateur de la CEDEAO, Houphouët-Boigny avait préféré le rôle de parrain et de mentor. Le Burkinabé Kadré Désiré Ouédraogo a été désigné président de la Commission de la CEDEAO, en remplacement du Ghanéen James Victor Gbého. Ancien Premier ministre du Burkina (1996-2000) l’actuel ambassadeur du Burkina Faso à Bruxelles retrouve une institution qu’il connaît bien pour y avoir déjà travaillé entre 1985 et 1993 secrétaire exécutif adjoint chargé des affaires économiques.
TAB, envoyé spécial à Abuja
Encadré
Les présidents de la CEDEAO depuis sa création, en 1975
Gnassingbé Eyadema (Togo), 1977-1978
Olusegun Obasanjo (Nigeria) 1978 – 1979
Léopold Sédar Senghor (Senegal) 1979 – 1980
Gnassingbé Eyadéma (Togo) 1980 – 1981
Siaka Stevens (Sierra Leone) 1981 – 1982
Mathieu Kérékou (Bénin) 1982 – 1983
Ahmed Sékou Touré (Guinée) 1983 – 1984
Lansana Conté (Guinée) 1984 – 1985
Muhammadu Buhari (Nigeria) 1985 – 27 août 1985
Ibrahim Babangida (Nigeria) 27 août 1985 – 1989
Dawda Jawara (Gambie) 1989 – 1990
Blaise Compaoré (Burkina Faso) 1990 – 1991
Dawda Jawara (Gambie) 1991 – 1992
Abdou Diouf (Sénégal) 1992 – 1993
Nicéphore Soglo (Bénin) 1993 – 1994
Jerry Rawlings (Ghana) 1994 – 27 juillet 1996
Sani Abacha (Nigeria) 27 juillet 1996 – 8 juin 1998
Abdulsalami Abubakar (Nigeria) 9 juin 1998 – 1999
Gnassingbé Eyadéma (Togo) 1999
Alpha Oumar Konaré (Mali) 1999 – 21 décembre 2001
Abdoulaye Wade (Sénégal) 21 décembre 2001 – 31 janvier 2003
John Agyekum Kufuor (Ghana) 31 janvier 2003 – 19 janvier 2005
Mamadou Tandja (Niger) 19 janvier 2005 – 19 janvier 2007
Blaise Compaoré (Burkina Faso) 19 janvier 2007 – 19 décembre 2008
Umaru Yar’Adua (Nigeria) 19 décembre 2008- 18 février 2010
Goodluck Jonathan (Nigeria) 18 février 2010- 17 février 2011
Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), depuis le 17 février
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Réédition / Une consécration annoncée en exclusivité depuis le lundi 24 octobre 2011 par «L’Intelligent d’Abidjan»
Alassane Ouattara va gouverner 250 millions d’Africains
Dans un mois environ, Alassane Ouattara sera désigné par ses pairs chefs d’Etat de la sous-région, président en exercice de la Cedeao pour un mandat de deux ans. Durant la longue crise traversée par la Côte d’Ivoire, à partir de 2002, et même depuis le coup d’Etat, la Côte d’Ivoire n’avait plus joué les premiers rôles à la tête de cette organisation portée sur les fonts baptismaux et sous les bons auspices de Félix Houphouët-Boigny, grand artisan de l’intégration sous-régionale et africaine. Houphouët-Boigny ne voulait pas que son pays soit une oasis de richesse, dans un désert de pauvreté. Aussi a-t-il privilégié la coopération avec les pays de la sous-région, tout en favorisant l’intégration sociale, culturelle et dans le monde des affaires, des Africains venus d’ailleurs. Cela a fait de la Côte d’Ivoire, un pays à fort taux d’immigration. Une situation qui a produit de nombreux avantages au niveau économique, culturel, sportif et démographique. Toutefois, la mauvaise gestion et la mauvaise appréciation des enjeux et impacts politiques de l’intégration avaient conduit une partie de la classe politique à instrumentaliser la question ; donnant de l’image des Ivoiriens, une perception de xénophobie. La désignation prochaine du président Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao, après le Nigérian Goodluck Jonathan qui lui passera le flambeau, sera la fin d’un cycle et le départ d’une nouvelle vision. La dimension sous-régionale et la vocation au leadership du pays seront davantage renforcées. La présidence Ouattara à la tête de la Cedeao, permettra au chef de l’Etat ivoirien de parler au monde et à l’Afrique, au nom de 15 pays, et de 250 millions d’habitants. La voix de la Côte d’Ivoire et celle du président Ouattara vont davantage porter dans le concert des Nations. La présidence Ouattara permettra de relancer les affaires, le tourisme, en faisant d’Abidjan et de Yamoussoukro, les capitales de l’Afrique de l’Ouest durant au moins deux ans. Ce seront quinze chefs d’Etat qui viendront à Abidjan, chaque fois que le sommet de la Cedeao aura lieu. Les réunions ministérielles seront plus nombreuses. Sous les auspices du chef de l’Etat et du Premier ministre Guillaume Soro, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan et le ministre de l’Intégration africaine, Adama Bictogo ont travaillé discrètement. Ils ont mis en œuvre le processus devant conduire au sacre et à la consécration d’Alassane Ouattara par ses pairs, lors du prochain sommet de la Cedeao à Abuja. Tout au long de la crise ivoirienne, malgré les dernières critiques vives du camp Gbagbo, la Cedeao a joué un rôle central et déterminant. C’est sous ses auspices, dès le début de la crise en 2002, que le premier cessez-le-feu avait été signé à Bouaké. La Cedeao, via le ministre sénégalais des Affaires étrangères d’alors, Cheick Tidiane Gadio, avait été la première instance et organisation étrangère à entrer à Bouaké pour nouer le dialogue avec les ex-rebelles, au moment où Laurent Gbagbo exigeait encore avec force le dépôt des armes avant l’ouverture des négociations. La Cedeao avait réussi à faire accepter sa flexibilité sur la question à Laurent Gbagbo, qui prendra part aux échanges de Lomé parrainés par la Cedeao et l’Union africaine. Après Abdoulaye Wade, les présidents Obasanjo, John Kufuor, Blaise Compaoré et Goodluck Jonathan prendront les rênes de l’organisation pour appuyer le processus de réconciliation et de sortie de crise en Côte d’Ivoire. L’honneur qui sera fait à Alassane Ouattara sera également l’occasion pour la Côte d’Ivoire de rendre encore hommage à la Cedeao et à tous ces chefs d’Etat et populations ouest-africaines, pour leur solidarité aux côtés des Ivoiriens. Au-delà de l’affectif, la présidence Ouattara devra être l’occasion de donner au niveau stratégique et économique , un coup de fouet, et une dynamique jamais atteinte depuis les premières années, à l’intégration des économies et des politiques. L’Uemoa, pour sa part, a déjà de nombreux acquis. Il s’agit, entre autres, de donner réalité à la question de la monnaie unique ouest-africaine. Là où les pourfendeurs de la Françafrique refusent de mettre à jour leur logiciel, en demandant la disparation du franc Cfa, faisant le jeu de l’émiettement de nos économies qui ne pèsent déjà rien sur le marché mondial d’une part, et d’autre part encourageant à créer plusieurs autres monnaies nationales, qui seront autant de source de gabegie et de mal gouvernance. La monnaie unique ouest-africaine permettra de rendre plus forte et plus viable économiquement la sous-région, avec ses deux locomotives que sont le Nigeria et la Côte d’Ivoire. A deux, et avec le soutien des autres pays de la zone, la Cedeao sera assurément la première zone économique du continent. Mais au-delà de la Cedeao, quid alors des ambitions d’Alassane Ouattara au niveau africain, notamment l’organisation d’un sommet de l’Union africaine en Côte d’Ivoire ? Selon nos sources, deux problèmes se posent. D’abord la volonté de ne pas engager des dépenses supplémentaires au niveau des infrastructures pour accueillir un sommet de l’UA. A Malabo et dans d’autres pays, de nouvelles infrastructures d’envergure ont été construites à l’occasion de ces sommets de l’UA. Le président Ouattara est disposé immédiatement à présenter la Côte d’Ivoire si cela ne donne pas droit à des dépenses coûteuses et exorbitantes, pour l’Etat. L’option du chef de l’Etat est de privilégier les investissements au niveau de la santé, de l’éducation, des routes et autres chapitres favorisant le bien-être des populations. Cela peut donc mettre en suspens l’organisation d’un sommet de l’UA en Côte d’Ivoire, au cours du mandat en cours du chef de l’Etat. L’autre problème est la réserve d’Alassane Ouattara à l’égard de l’UA, qu’il n’est pas loin de considérer comme un machin, une machine lourde et inefficace. Les hésitations de l’Union africaine dans la crise ivoirienne, son manque de leadership dans le règlement des questions africaines, notamment la Libye, le soupçon de vouloir protéger les dictateurs et les présidents mal élus ( Kenya, Zimbabwe, le président saoudien et le récent cas libyen ) font qu’Alassane Ouattara reste un peu réservé à l’égard de l’Union africaine, se gardant d’encourager les tentatives l’incitant à jouer un plus grand leadership africain. A cela, il faut ajouter la propension naturelle à la jalousie et à la rivalité, qui existent au sein du syndicat africain des chefs d’Etat, chacun voulant se mettre en valeur et promouvoir son pays, là où il s’agit de la promotion de l’unité africaine, une préoccupation absente des rencontres. Tout cela incline le chef de l’Exécutif ivoirien à limiter provisoirement son leadership personnel et celui de la Côte d’Ivoire à la Cedeao. Sauf extraordinaire, l’Afrique et l’Union africaine attendront. Rendez-vous donc dans un mois environ à Abuja, au cours du prochain sommet, qui permettra également de connaître le nom du successeur du Ghanéen James Gbeho, qui n’a pas laissé de bons souvenirs à Laurent Gbagbo, tant il a su porter clairement les positions de l’organisation sous-régionale lors de la crise ivoirienne.
Ndlr : Pour des questions de calendrier, notamment la situation au Nigéria à l’époque, les législatives en Côte d’Ivoire, le voyage à Paris avant le report, le sommet de la CEDEAO, initialement prévu en Décembre a été reporté à la mi-février.
Charles Kouassi
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L’ONU félicite le Président Ouattara pour son élection à la présidence de la Cedeao
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Said Djinnit, a félicité le Président de la Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara, pour son élection à la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). M. Djinnit a assuré le nouveau Président de la CEDEAO de l’appui continu des Nations Unies et a rendu hommage au travail accompli par l’équipe sortante. Il a aussi émis le vœu que la coopération et le partenariat entre les Nations Unies et la CEDEAO continueront de s’intensifier dans les mois et les années à venir.
Département de l’information ONU

 Source: l’Intelligent d’Abidjan

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