jeudi 30 décembre 2010

Candidature d’Adama Dahico: Levain des futures crises

LA CHRONIQUE de Bakus -

En Côte-D’ivoire on ne s’ennui jamais.

Adama Dahico, comédien émérite vient de faire une entrée fracassante dans l’histoire de notre pays. Sa candidature validée par la cour constitutionnelle présidée par le professeur Paul Yao Ndré, ouvre une vraie boîte a pandore, grosse de toutes les graines des futures crises.

De prime abord cette candidature se perçoit comme la résultante d’une démangeaison politique chronique, un geste instinctif et mécanique, une décision prise sur un coup de tête pour certainement banaliser, diluer la pertinence d’une autre candidature. A laquelle, nous y reviendrons!

Naturalisé, il y a si peu de temps par le président Gbagbo pour “services rendus” de la nation, Adama Dahico est devenu, un personnage clé, mieux, une des pièces politiques des plus malléables de notre microcosme politique.

Humoriste émérite, reconnu pour son talent á l’intérieur comme á l’extérieure des frontières ivoiriennes, ce n’est pas la personne de Adama Dahico qui pose problème. Ce n’est pas non plus sa capacité à diriger ou son cursus scolaire et politique qui intriguent. L’histoire des peuples montre bien que ce n’est ni les diplômes universitaires, ni les Ecoles Normales d’Administration, ni la pratique excessive du pouvoir qui produisent les bons présidents. L’art de l’exercice intelligent du pouvoir requiert une bonne dose de bonté ainsi qu’un sens élevé de l’honneur. Rien ne prouve qu’Adama Dahico n’ait pas ces vertus encrées en lui.

La controverse vient de son mode de désignation. Adama dahico est candidat à «titre exceptionnel pour service rendu à la nation». Il a fallu un simple décret pour que Dahico soit candidat. Voici énoncé, cher lecteur, en termes très clairs, le thème de nos prochaines querelles.

Un autre Ivoirien, Alassane Dramane Ouatera, économiste émérite qui a été tour à tour Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’ Afrique de l’ouest, Premier ministre de Côte-d’Ivoire sous Félix Houphouët Boigny, Directeur Général Adjoint du Fonds Monétaire International, commandeur dans l’ordre du mérite ivoirien [parmi bien d’autres distinctions honorifiques], peine curieusement toujours á faire l’unanimité sur le principe même d’ une simple candidature.

Dahico et Ouattara représentent deux cas d’école qui ne finissent pas d’alourdir nos têtes d’interrogations. L’une de ces questions essentielles consiste à savoir pourquoi tous les acteurs politiques de 1993 à nos jours ont été si myopes sur la question de la candidature de Ouattara aux différentes élections ? Pourquoi Marcoussis, Kleber, Pretoria, Accra et maintenant Ouagadougou pour lever un simple doute sur la nationalité d’un acteur pourtant majeur de notre sphère politique, alors que pour permettre à Ouattara de concourir, on aurait pu prendre un décret à la Dahico, surtout que la « non-ivoirité» de Ouattara, claironnée a grand-frais n’a jamais été vraiment prouvée par qui que ce soit depuis 20 ans. En Afrique, les accusations ont souvent valeur de verdict. Tous les dossiers dits en béton sont pris de moisissures dans les armoires de leurs propriétaires mais les accusations restent toujours vivaces.

Une chose est sûre. L’affaire Dahico est une forêt qui cache les pépinières des prochaines crises. Ellie hallassou connu aussi sous le nom de « Le libanais de Gbagbo », a déjà annoncé sa candidature très prochaine à des élections. Après toutes les réunions politiques animées à la gloire de Gbagbo, ne soyons pas surpris qu’un décret soit pris pour le « nommer » candidat aux élections à venir. On voit aussi venir un autre potentiel candidat : « Sam l’africain ». Homme d’affaires libanais d’influence, « Sam » pourrait véritablement déranger le jeu politique avec ses sous.

Demain c’est déjà aujourd’hui. Les ivoiritaires qui sèment la graine de la confusion aujourd’hui doivent assumer demain, les conséquences tragiques ou heureuses de leur politique d’un poids deux mesures.

Bakus vous salut !

Le Journal de Connectionivoirienne.net

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