dimanche 21 février 2010

Côte d'Ivoire : réunion prévue en urgence pour "débloquer" la situation


OUAGADOUGOU — Une réunion des principaux dirigeants ivoiriens se tiendra "en urgence" pour "débloquer" la situation politique, selon un communiqué publié dimanche à l'issue d'une rencontre du médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, avec les deux chefs de l'opposition.

Preuve de l'impasse actuelle née de la dissolution du gouvernement et de la commission électorale par le président Laurent Gbagbo le 12 février, l'opposant et ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié a affirmé que la participation de l'opposition au prochain cabinet, attendu lundi, n'était "pour le moment pas envisagée".

MM. Compaoré, Bédié et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, qui se sont entretenus à Ouagadougou, "ont reconnu la gravité de la situation" en Côte d'Ivoire et "appelé au respect de l'Accord politique de Ouagadougou" signé en 2007, indique le communiqué final.

Selon eux, la "mise en oeuvre intégrale" de l'accord "devrait permettre d'organiser le plus rapidement possible l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire", reportée depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005.

"Ils se sont accordés, après consultation des membres du Cadre permanent de concertation (CPC, qui comprend ces trois dirigeants, M. Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro, ndlr), pour la tenue en urgence d'une réunion en vue de trouver des solutions permettant le déblocage de la situation", ajoute-t-on.

Cette réunion aura pour objectif de "préserver les acquis et de remettre le processus électoral en marche".

"Nous allons projeter dans les jours à venir en urgence une réunion pour aborder cette question de fond du processus électoral dans la semaine", a précisé M. Compaoré.

Le climat politique ivoirien est très tendu depuis la double dissolution.

Toute la semaine, des manifestations d'opposants se sont tenues à travers le pays, parfois émaillées de violences. Cinq personnes sont mortes vendredi à Gagnoa (centre-ouest) lors de la répression d'une protestation par les forces de l'ordre.

Annoncée pour lundi, la formation du cabinet de M. Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), a été bloquée par l'opposition, qui conditionne son retour au "rétablissement immédiat" de la Commission électorale indépendante (CEI), accusée par le camp Gbagbo de "fraude" sur la liste des votants.

Interrogé sur une participation au gouvernement de son Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et du Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara, M. Bédié a déclaré que "pour le moment, cela n'est pas envisagé, étant donné que les consultations ont lieu là-bas au pays sur cette question".

Le médiateur a souhaité que "des ententes puissent être établies et que toutes les parties, surtout (celles qui sont) signataires de l'accord de Marcoussis (France, 2003), puissent être présentes dans ce gouvernement".

L'accord de Ouagadougou endosse celui de Marcoussis qui avait abouti à la formation d'un gouvernement d'"union nationale" incluant l'opposition.

Les derniers développements ont renvoyé à une date indéfinie le scrutin présidentiel, censé permettre de clore la crise née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en deux.

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