A la Une : la réforme de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire
Nous avons le plaisir de partager avec vous la revue de presse ivoirien fait par Norbert Navarro l'ex-correspondant de RFI en Côte d'Ivoire
On s’achemine vers la création d’une société publique, un organe unique pour la filière café-cacao, qui génère, selon le gouvernement ivoirien, 40 % des recettes d’exportation du pays, étant rappelé que la Côte d’Ivoire est toujours premier producteur mondial de cacao.
Pour Fraternité Matin, « un vent nouveau semble souffler sous les cacaoyers ». Le quotidien gouvernemental, qui faisait sa Une hier jeudi 3 novembre sur cette réforme, y revient ce matin pour souligner que le gouvernement « opère le retour à la stabilisation des prix ». Pour y parvenir, la réforme prévoit que l’État vende « de façon anticipée environ 70% de la production ivoirienne, sur le marché mondial. Les 30% restants (seront) livrés au jour le jour », explique Frat mat (…) le prix indicatif faisant place au prix garanti ».
Autre objectif du gouvernement, « réaliser 50% de l’offre mondiale contre 40% actuellement », relève Fraternité Matin.
Et « les planteurs (sont) les grands gagnants », estime, ce vendredi matin, Nord-Sud. Même si, pour eux, « l’heure n’est peut-être pas à la fête (…) ils ressentent forcément la nouvelle réforme comme un nouveau départ », affirme le journal, proche du Premier ministre et ministre de la défense Guillaume Soro.
Cacao : le board ivoirien
Nord-Sud explique que « le nœud de la réforme, c’est que le système de vente par anticipation à la moyenne de 70 à 80% de la récolte sera rétabli pour minimiser les fluctuations des cours internationaux afin de garantir les prix payés bord champ ».
Le journal précise également que la nouvelle structure sera administrée « sur une base paritaire entre l’Etat et l’interprofession (producteurs et exportateurs), et va mettre en place un mécanisme de régulation des cours garantissant un prix minimum aux producteurs égal à 60% du prix Caf », c'est-à-dire du prix comprenant le coût, mais aussi les assurances et le fret.
Nord-Sud souligne enfin que «les avantages relatifs au Droit unique de sortie, accordés par l’Etat aux exportateurs et usiniers seront révisés ».
Quotidien proche du Président Alassane Ouattara, Le patriote n’évoque pas de « grands gagnants » comme Nord-Sud, mais affirme plus sobrement que « Ouattara opte pour une meilleure rémunération des producteurs ».
Selon le journal, cette réforme « vise le renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence (…) le développement d'une économie cacaoyère et caféière durable (…) la sécurisation du revenu des producteurs (…) ainsi que l'amélioration de la commercialisation (…) et, en prime, une interprofession forte et assise sur des organisations de producteurs crédibles ».
Le Patriote précise aussi qu’il sera mis en place un « comité d'experts nationaux et internationaux ». Quand à la structure unique, elle sera administrée « sur une base paritaire entre l'Etat et l'interprofession ».
Commentaire du quotidien ivoirien : c’est un « signal fort que le président Ouattara, adepte de la bonne gouvernance vient de donner aux bailleurs de fonds ».
Côte d’Ivoire : concurrences législatives
Elections législatives en ordre dispersé en perspective en Côte d’Ivoire. Avec tout d’abord, à en croire la Une de Fraternité Matin, un « malaise au RHDP », le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, c'est-à-dire la coalition des quatre partis composant la majorité présidentielle que sont le RDR, le rassemblement des républicains d’Alassane Ouattara, le PDCI, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, de l’ex-Président Henri Konan Bédié, l’UDPCI, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire d’Albert Toikeusse Mabri, et le MFA, le Mouvement des forces d’avenir d’Anaky Kobéna.
« Bédié a-t-il vendu le PDCI ? », se demande en Une Fraternité Matin, qui rapporte que « les militants du Pdci-Rda sont gagnés par un esprit de fronde. Ils accusent Henri Konan Bédié, leur président, d’avoir livré le parti, pieds et poings liés, au Rassemblement des républicains (…) Pour ceux-ci, la part belle accordée au Rdr dans le partage des candidatures est semblable à une offre publique d’achat.».
Pour L’Inter, le RHDP vole carrément « en éclats ». Le journal énonce qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont eu hier « une rencontre à huis clos à l'issue de laquelle ils ont décidé de lâcher prise et d'ouvrir la compétition entre les différents partis politiques », contrairement à ce qu’avait prévu le RHDP, qui consistait en fait à offrir une prime au parti en tête dans chaque circonscription sur la base des résultats de la présidentielle. « Ce recul de Bédié et de son « jeune frère » Alassane Ouattara, est la conséquence de la grogne voire la fronde qui s'organisait au sein du Pdci », estime L’Inter.
Le Nouveau Réveil confirme. « Bédié autorise tous les candidats à compétir aux couleurs de leur parti », titre le journal proche du PDCI. « On est passé à côté d’une catastrophe », concède le quotidien, qui résume : « tous les chevaux sont désormais lâchés ».
Commentaire du Nouveau réveil : « Qui n’a en effet pas perçu le danger de voir une telle élection se dérouler avec un partage du territoire aux allures tribales et ethniques ? Si (Henri Konan Bédié) a pris la décision de rectifier rapidement le tir, c’est parce qu’il a, lui aussi, perçu le danger. L’Onu pourrait-elle certifier une élection pareille ? Déjà que la participation du Fpi et du Cnrd est incertaine, il ne fallait pas en rajouter en gonflant le nombre des recalés au sein même du Rhdp ».
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