lundi 14 février 2011

Guillaume Soro samedi face à la presse, fait le grand DÉBALLAGE: « Gbagbo va humilier le Panel des chefs d’Etat de l’UA » Partie1


Après une absence de plusieurs jours qui l’a conduit dans la sous-région et dans plusieurs capitales africaines, le Premier ministre, Guillaume Soro est depuis une semaine de retour au pays.

Dans cet entretien qu’il a accordé à la presse nationale, le chef de gouvernement revient sur les points saillants de l’actualité nationale : son périple africain, le 16eme sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine à Addis-Abeba, la mission des Experts, l’arrivée prochaine des cinq chefs d’Etat du Panel et les perspectives de la crise postélectorale dont il a annonce, pour bientôt, le dénouement. Interview.

Messieurs et mesdames les journalistes, je me trouve ce jour devant vous, avec mes collaborateurs militaires, après une absence du pays. J’étais en tournée dans la sous-région et au de-là, dans plusieurs pays d’Afrique. Le général Gueu Michel qui est là est le chef de cabinet militaire du Premier ministre. Vous savez que j’ai aussi le portefeuille du ministère de la Défense.

C’est ainsi que sont présents à mes côtés le colonel major Mian Gaston qui est le Directeur de cabinet du ministre de la Défense et le capitaine Alla Kouakou Léon que nous venons de nommer comme porte-parole du ministère de la Défense.

Nous sommes là pour aborder l’ensemble des questions politiques, diplomatiques, économiques et sécuritaires dans un tour un tour d’horizon de l’actualité de notre pays.

Evidemment, depuis le 28 novembre 2010, le peuple de Côte d’Ivoire s’est exprimé dans les urnes, et le peuple de Côte d’Ivoire a porté son choix sur le candidat Alassane Dramane Ouattara pour diriger le pays. Mais, nous sommes face à une forfaiture, du fait de généraux de notre armée qui sont allés faire allégeance au président sortant, battu aux élections. Ceci a plongé la Côte d’ivoire dans une crise que vous savez.

Depuis le mois de décembre, il est apparu nécessaire, en ma qualité de Premier ministre qui a conduit le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire pendant un peu plus de trois ans, d’aller dans la sous-région et en Afrique, pour expliquer aux chefs d’Etat la réalité des faits et rétablir l’exactitude matérielle des faits. Parce qu’on assistait à beaucoup de propagandes, de mensonges, d’intoxications.

Cette tournée s’est bien déroulée. Elle a commencé par Ouagadougou. Nous sommes ensuite allés à Bamako où l’objectif était de clarifier la situation de la BCEAO. On avait un gouverneur qui jouait un double jeu, qui, le matin, disait qu’il reconnaissait le nouveau gouvernement mais, la nuit, n’appliquait pas les mesures que le Conseil des ministres de l’UEMOA avait prises. Comme vous avez pu le voir, le gouverneur lui-même s’en est rendu compte à Bamako et a rendu sa démission.

Depuis lors, la Bceao a un intérimaire et notre banque commune de la sous-région fonctionne.

Vous avez vu les suites qui ont été données. Après Bamako, nous sommes allés en Afrique centrale pour expliquer le problème ivoirien aux Chefs d’Etat, notamment les présidents Obiang de la Guinée Equatoriale et Sassou du Congo Brazzaville. Nous avons terminé notre tournée par l’Afrique du Sud après un passage en Zambie et nous sommes rentrés en Côte d’Ivoire depuis quelques jours.

Nous avons fait le point de cette tournée avec le Président de la République. Je pense qu’elle était nécessaire, vu les quelques retombées. Vous notez avec moi la décision de l’Union Africaine qui, à l’unanimité des 50 Etats et plus qu’elle compte, a reconnu qu’il ne peut y avoir qu’un seul président de la République en Côte d’Ivoire et que ce président, c’est Alassane Dramane Ouattara, élu à la suite d’une élection démocratique et transparente, de leur point de vue. Tous ces Etats réunis ont tranché qu’il n’était pas nécessaire de revenir sur un recomptage et autres solutions.

Pour eux, c’était terminé, l’élection était bonne. Il ne pouvait pas en être autrement d’autant plus que l’Union Africaine elle-même a envoyé des observateurs en Côte d’Ivoire comme je l’avais demandé.

Ils sont venus, ils ont sillonné partout le territoire ivoirien pour observer les élections. Et leur rapport est sans appel. Ce sont des élections modèles, démocratiques et transparentes. Idem pour la CEDEAO.

M. Ouattara a été reconnu président de la République, c’est terminé. Au moins, le peuple de Côte d’ivoire a une certitude. Aussi bien que la Cedeao, l’Union Africaine reconnaît qu’il y a un seul Président en Côte d’Ivoire. Cette institution ne peut plus revenir là-dessus, c’est terminé. Je pense que ça c’est positif, c’est une bonne chose pour la Côte d’Ivoire. Pour nous personnellement, c’est une satisfaction parce qu’on se dit qu’on n’a pas travaillé toutes ces années-là inutilement, en vain.

Puisqu’au moins, tout le monde reconnaît que cette élection a été une bonne élection, qu’elle a été transparente.

Ensuite l’Union Africaine a mis en place un panel de cinq chefs d’Etat qui représentent les organisations sous-régionales et un groupe d’experts. Le groupe d’experts s’est rendu ici. Nous avons été la première personne à être rencontrée. Donc nous avons échangé. Ensuite j’étais présent à l’audience du président de la république avec le groupe d’experts, et cela s’est bien passé. Je crois que le groupe d’experts a fixé le cadre : « Nous sommes venus sur la base du communiqué du sommet des chefs d’Etats de l’Union Africaine. M. Ouattara est Président. L’Union africaine veut une solution pacifique. Nous sommes venus pour vous écouter et prendre l’ensemble des informations que nous pouvons mettre à la disposition des chefs d’Etat africains.

Nous sommes venus vous écouter ». Evidemment nous avons donné le maximum d’informations.

Je suis plutôt confiant parce que les experts sont repartis confortés et renforcés dans la position évidente qu’il ne faut pas revenir sur des histoires de recomptage. Tous ceux qui pensaient à des recomptages en ont pour leurs frais.

En principe les cinq chefs d’Etats sont attendus à Abidjan le 21 février. Ils devraient avoir au préalable une rencontre à Nouakchott le 20 février et le 21, ils devraient venir à Abidjan. Donc, nous les attendons pour finaliser le processus avec eux. Evidemment mon point de vue reste le même. Je pense que l’Union Africaine veut la voie pacifique, je l’encourage. Mais pour nous qui connaissons le terrain, qui avons pratiqué le Président sortant, nous savons qu’il n’acceptera pas le postulat de l’Union Africaine. Mais il faut laisser l’Union Africaine faire sa propre expérience.

Vous savez, quand vous êtes assis sur votre propre expérience et vous savez très bien ce qu’il en est, quelque fois, vous avez du mal à communiquer votre foi aux autres. Il faut laisser chacun faire son expérience…Nous, nous connaissons l’homme. Mais des chefs d’Etat qui sont à sept heures de vol d’Abidjan, n’ont pas forcément la même connaissance des réalités que nous. Donc, il ne faut pas les empêcher de faire leur propre expérience. Il faut les laisser faire leur propre expérience et puis on conclura. Voici, mesdames et messieurs les journalistes l’introduction que je voulais faire. Evidemment, je suis totalement à votre disposition pour répondre à l’ensemble des préoccupations qui peuvent être les vôtres et celles des Ivoiriens.
SUITE DANS LA PARTIE 2

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