dimanche 1 novembre 2009

Bilan : Président du comité inter ministériel


La fin des années 1980 et le début des années 1990 ont été marqués, en Côte d'Ivoire, par de vives tensions sociales et politiques.

C'est dans ce contexte de troubles sociopolitiques que feu le Président Félix Houphouët-Boigny fait appel à Alassane Ouattara, alors Gouverneur de la BCEAO. Après moult hésitations, le "fils" qui ne peut rester insensible et inactif à l'appel du "père", accepte de rentrer au pays pour l'aider.

Alassane Ouattara sait que la tâche ne sera pas aisée. Mais il a pour lui la volonté nécessaire, l'expérience, mais aussi et surtout le soutien du "vieux".

Nommé Président d'un Comité interministériel, le 18 Avril 1990, par le Président Houphouët, ADO, comme ne tarde pas à le surnommer la presse nationale, évite une aggravation de la situation sociale en décidant de ne pas appliquer la mesure de réduction des salaires des fonctionnaires de 10 %, prise par le gouvernement d'alors. Cette décision fort appréciée par tous les ivoiriens a eu le mérite de faire revenir le calme. Mieux, il propose et obtient du Président Houphouët d'appliquer l'article 7 de la Constitution, puisque le consensus national qui fonde le Parti unique est rompu. C'est ainsi que le multipartisme prend forme le 30 Avril 1990.

Satisfait des résultats du Comité Interministériel, Houphouët Boigny n'hésite pas à le nommer Premier Ministre, Chef du gouvernement et Ministre de l'Economie et des Finances, le 7 Novembre 1990. A la tête d'un Gouvernement de "technocrates", choisis par lui-même, Alassane Ouattara va, trois années durant, ouvrer à remettre la Côte d'Ivoire sur les rails.

- Il représentera dignement et signera des traités au nom du Chef de l'Etat pour son pays, la Côte d'Ivoire.

I) BILAN POLITIQUE

- LE RETABLISSEMENT DU CONTRAT DE CONFIANCE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES POPULATIONS

Arrivé dans un contexte de rupture de dialogue social, Alassane Ouattara rétablit le contrat de confiance entre le Gouvernement et les populations, en conciliant, avec sagesse et compétence, la gestion rigoureuse d'une économie en crise, et le traitement des problèmes sociaux des Ivoiriens. Son sens de l'équité et du travail bien fait, sa rigueur, la lutte qu'il engage contre l'abus des biens publics, sont autant de facteurs décisifs qui ont permis la restauration de la confiance.

- LA REHABILITATION DU STATUT DE FONCTIONNAIRE RENDUE POSSIBLE GRACE :

- au rétablissement du respect de la ponctualité au travail et du service rendu à la nation; - à l'application de critères de promotion basés sur le choix des hommes en fonction de la compétence, la rigueur et l'intégrité.

- L'ACCENT MIS SUR LE DROIT A L'INFORMATION A PERMIS :

- la couverture télévisuelle du territoire national par satellite (projet COMSAT), dont les travaux ont démarré en 1993. Ainsi, des localités qui étaient coupées du reste du pays peuvent aujourd'hui recevoir les programmes de la RTI (Bouna, Téhini, Tai.) ;
- la politique d'extension du réseau d'écoute, de diversification et d'amélioration des programmes. L'avènement des radios privées (RFI, Nostalgie, BBC, Radio Vatican.) et l'ouverture de Canal Horizon s'inscrivent dans cette politique.

II) BILAN ECONOMIQUE

- LE RETOUR DE LA CROISSANCE EN 1994 GRACE A:

- la mise en ouvre d'un programme de stabilisation et de relance économique qui a permis d'assainir les finances publiques et de créer les conditions favorables au financement de nouveaux programmes d'investissement dès 1993;
- la dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, dont la réussite était, dans une très large mesure, étroitement liée aux résultats de la politique menée au cours de la période 1990-1993.
Le programme de stabilisation et de relance économique, élaboré en 1990, comprend les mesures suivantes qui ont été mises en ouvre de 1990 à 1992 :
- l'assainissement des finances publiques (la réduction des dépenses, l'amélioration des recettes par un effort de recouvrement et un élargissement de la base taxable.)
- l'assainissement de différents secteurs de l'économie par une réduction des déficits et une amélioration de l'efficacité desdits secteurs (électricité, agriculture, éducation et santé.)
- l'accroissement du rôle du secteur privé, notamment par la mise en place d'un programme de privatisation et de restructuration du secteur parapublic
- l'amélioration du cadre réglementaire et législatif des affaires.
Toutes ces mesures ont permis de rétablir à la fin de 1992, un équilibre du solde primaire contre un déficit de 225 milliards de F CFA à la fin de 1989. Ces progrès ont aidé à rétablir la confiance de la communauté financière internationale dans la gestion du pays. Ainsi, au niveau des programmes d'investissement, plusieurs opérations, d'ordre purement économique ou d'ordre socio-culturel ont été lancées.

III) BILAN SOCIAL

En plus des opérations économiques lancées au cours de la période 1990-1993 (infrastructures routières, pistes rurales, ressources pétrolières et gaz, électrification rurale.), des initiatives importantes ont été prises dans les domaines de l'éducation et de l'emploi.

- EDUCATION

- la construction et la réhabilitation d'écoles primaires et secondaires sur financement de la BAD, acquis en 1992, appelée projet BAD-Education IV (ce projet a prévu la construction de dix collèges et lycées, de 165 écoles primaires et la réhabilitation de 50 collèges et lycées et de 375 écoles primaires).
- le paiement régulier, par les fondateurs d'écoles privées, des salaires des enseignants
- la décentralisation de l'Université nationale de Côte d'Ivoire, financée sur les ressources tirées de la privatisation, avec l'ouverture en 1992, des campus de Bouaké et d'Abobo-Adjamé.

- EMPLOI

- Création d'une Agence d'Études et de Promotion de l'Emploi (AGEPE), assurant les missions d'observatoire de l'emploi, des métiers, de la formation et de promotion de l'emploi, chargée de :
- réaliser et diffuser toute la documentation sur l'emploi et la formation et les résultats des études et enquêtes
- d'enregistrer et recenser les demandeurs d'emplois
- de prospecter le marché de l'emploi auprès des entreprises, en vue du placement des demandeurs d'emplois.
- Libéralisation du marché du placement des travailleurs.
- Mise en place d'un Programme d'Aide à l'Embauche (PAE) visant trois objectifs essentiels :
- adapter les demandes d'emplois aux offres non satisfaites par des stages alternés emploi-formation
- familiariser les demandeurs de premier emploi avec l'environnement de l'entreprise
- donner une expérience d'entreprise ultérieurement négociable, à des premiers demandeurs d'emploi
- Mise en place d'un programme de création de micro-entreprises, reposant sur des cabinets retenus après un appel d'offres et ayant pour mission : d'assister les promoteurs dans la création de leur entreprise, d'assister les promoteurs dans la mise en place de leur système de gestion de suivre, de conseiller, de contrôler les états financiers et la gestion du personnel de l'entreprise.
- Création du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP), en vue d'assurer la formation professionnelle continue destinée à adapter la formation aux emplois disponibles.
- Création d'un "guichet unique", le CEPICI, pour faciliter la création d'entreprises et donc la création d'emplois
- Élaboration d'un projet de Code du Travail visant à rendre flexible le marché de l'emploi, et donc à favoriser l'embauche.

IV) BILAN CULTUREL

- LA PROMOTION D'UNE POLITIQUE QUI DONNE A LA COTE D'IVOIRE UNE DIMENSION INTERNATIONALE DANS LE DOMAINE DE L'ART ET DE LA CULTURE GRACE A:

- la réalisation du Marché Africain du Spectacle et des Arts (MASA) conçu comme un lieu de rencontre des cultures et des arts, ainsi que des professionnels de ce secteur en vue d'échanges.

- L'organisation des GRAPHOLIES, biennale des arts plastiques.
- LA RECONNAISSANCE DE L'IMPORTANCE DU ROLE DES ARTISTES ET DES CREATEURS, EN GENERAL

- Création d'une Maison de la Culture, permettant aux artistes de disposer d'une structure où ils peuvent se rencontrer, exercer leur art.
- Construction et réhabilitation de musées.
- Décoration des "faiseurs de la culture" en décembre 1991.
- Soutien multiforme aux artistes et ouvres de l'esprit, notamment à travers la participation à des festivals.

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