mercredi 5 janvier 2011

Côte d`Ivoire: une intervention militaire ne serait pas contre les ivoiriens

Une éventuelle intervention militaire africaine
en Côte d`Ivoire pour faire partir Laurent Gbagbo ne serait pas "une force
contre les Ivoiriens" et ne provoquerait pas de guerre civile, a assuré
Alassane Ouattara, reconnu gagnant de la présidentielle par la communauté
internationale.
"Si la force est utilisée en Côte d`Ivoire, ce sera pour enlever Laurent
Gbagbo. Ce ne sera pas une force contre les Ivoiriens ou contre la Côte
d`Ivoire", a déclaré Alassane Ouattara au cours d`un entretien accordé à la
chaîne de télévision France 24 de l`hôtel où il vit retranché depuis le second
tour de l`élection présidentielle du 28 novembre.
"Les risques de guerre civile que j`entends n`existent point du tout",
a-t-il ajouté.
"Laurent Gbagbo peut nous épargner une action militaire, s`il revient à la
raison. Il faut qu`il accepte de partir pour que la Côte d`Ivoire ne soit pas
soumise à une telle situation", a ajouté M. Ouattara.
"Je pense qu`il sera responsable de la situation qu`il va vivre. Et
l`intervention militaire ne veut pas dire que la Côte d`Ivoire sera embrasée",
a souligné M. Ouattara.
Interrogé sur la proposition du camp Gbagbo de procéder au recomptage des
bulletins du second tour, M. Ouattara a refusé cette possibilité: "il n`en est
pas question", a-t-il déclaré.
"Plus de 54% des Ivoiriens ont voté pour moi dans la transparence, des
élections démocratiques, des élections qui ont été, à notre demande,
supervisées par les Nations unies", a rappelé l`ancien Premier ministre qui a
aussi rejeté la proposition de Laurent Gbagbo de créer un comité d`évaluation
sur la crise post-électorale, avec des représentants de l`ONU et de l`Union
africaine (UA).
"Laurent Gbagbo tente de gagner du temps, et tout le monde le sait. C`est
tout simplement pour pouvoir recruter des mercenaires et des miliciens pour
tuer des Ivoiriens, (...) pour exporter des valises d`argent dans certains
pays amis", a estimé M. Ouattara.
L`ancien Premier ministre ivoirien a aussi promis que si Laurent Gbagbo
acceptait de quitter le pouvoir, il pourrait "rester en Côte d`Ivoire".
"Je suis prêt à ce qu`il puisse jouir de ses droits d`ancien chef d`Etat,
qu`il puisse avoir la sécurité, qu`il puisse avoir la liberté d`aller et de
venir", a dit M. Ouattara.
La Communauté des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) a envoyé des
émissaires à Abidjan pour tenter de résoudre la crise post-électorale survenue
quand Laurent Gbagbo a été déclaré vainqueur de la présidentielle par le
Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par l`un de ses proches.
Alassane Ouattara a dit attendre "la réponse de la conférence des chefs
d`Etat de la Cédéao". La Cédéao envisage un nouveau sommet pour prendre une
décision définitive, a déclaré Alassane Ouattara, après s`être entretenu mardi
avec le président nigérian Goodluck Jonathan, également président en exercice
de l`organisation.
Le Premier ministre kényan Raila Odinga, un des quatre émissaires venus
lundi à Abidjan au nom de l`UA et la Cédéao, a écarté tout partage du pouvoir
entre MM. Gbagbo et Ouattara. Mais, estimant qu`il ne fallait pas laisser de
"vide", il a souhaité qu`une nouvelle mission revienne "dès que possible" en Côte d`Ivoire.

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